lundi 3 janvier 2011

France, Afrique : une longue histoire



Courant décembre, je suis tombée sur cet article de rue 89, à propos du documentaire Francafrique : 50 ans sous le sceau du secret

Le film à été diffusé sur France 2, mais vivant au Québec, je ne reçois pas vraiment les chaînes françaises. En revanche, le DVD était en vente.

J'avais donc décidé de me commander le DVD il y a quelque temps, et puis j'avais oublié, ou plutôt mis l'idée en attente (correction de copies + noël + chocolats = pas de temps à consacrer aux aspects véreux du pouvoir politique français de ces 50 dernières années)

 Et voici que ces derniers jours, le site web du journal Le Monde se décide à publier, (avec quelques semaines de retard par rapport à El Païs), un de ces fameux télégrammes de Wikileaks. 
Le site d'@rrêt sur images (accès abonnés) fait un long article sur le sujet et pose quelques questions :

— Le Monde reçoit avec Wikileaks, un câble (on dit pas télégramme en français ?) expliquant comment le clan Bongo aurait détourné environ 30 millions d'euros son profit, et financé des campagnes politiques françaises, tant à droite qu'à gauche. Pourquoi attendre 5 semaines pour le publier ?

— C'est vrai cette histoire de financement ?

— La Francafrique, hier et aujourd'hui, c'est quoi ?

Alors, comme internet est vraiment un truc magique, je regarde ce documentaire, et suis effarée de voir le sens que la France à donné au mot « décolonisation ». Pas que ce soit non plus une si grande surprise, mais tout de même. Le film alterne images d'archives et entretien avec les responsables politiques et industriels de ces cinquante dernières années avec une voix off qui donne une cohérence à l'ensemble.

Lorsque les fameux câbles de Wikileaks ont été dévoilés, ça a donné lieu à pas mal de discussions avec mes camarades de bibliothèque (minute ethnologique : pour essayer de ne pas devenir fou, enfermé dans sa tour d'ivoire, le doctorant devient grégaire, et retrouve les siens dans des bibliothèques. Fin de la minute ethnologique). Les réactions de mes amis spécialistes de l'histoire de la Russie et de l'Allemagne contemporaine ont été « ouais, rien de nouveau quoi, on le savait, on s'en doutait ». 

En effet, quiconque s'est un jour documenté sur les rapports entre la France et ses anciennes colonies africaines se doute bien que l'autonomie de ces pays n'est pas totale, que la France est particulièrement favorisée dans l'exploitation des ressources naturelles, et que les populations locales ne voient pas la couleur de l'argent qui est versé à leurs dirigeants.
Mais il y a, me semble-t-il, une différence importante entre se douter de et savoir.
À la fin de ce film, on sait beaucoup plus de choses. Question : maintenant qu'on sait, qu'est-ce qu'on fait ?



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